C’est une petite discussion avec Frédéric Wecker (Art 21) qui m’a incité à me plonger depuis quelques jours dans un bouquin passionnant : Art as performance de David Davies. Bien que je ne partage pas a priori les options « empiristes » de Davies (je serais plutôt du coté de ce qu’il appelle les « anti-empiristes » comme Danto ou Levinson), cet essai d’esthétique très bien construit incite à la réflexion et au débat.

Évidemment,  je n’en suis qu’au début (troisième chapitre), mais certaines idées de l’auteur sont assez pertinentes comme le fait de poser d’entrée de jeu ce qu’il appelle une « contrainte pragmatique » qui semble être une arme absolue contre tout excès de branlette esthético- esthétique.

Davies part également d’une « théorie du sens commun » (common-sense theorie) pour élucider sa problématique et introduit de manière singulière et centrale le « foyer d’appréciation » (focus of appreciation) d’une œuvre. Car ce dont il est question (pour l’instant !) dans Art as performance est la possibilité de déplacer le point d’attention artistique de l’objet vers le processus ayant mené à cet objet…

Par contre, j’ai quelques doutes sur le recours « réflexion rationnelle » (terme assez flou) pour se garder des abus de théorisation, je n’ai jamais été fan du coup de la « main invisible » !

Alors évidemment c’est en anglais (et ça ne sera probablement jamais traduit !), pas toujours évident à comprendre (c’est le genre de bouquin qu’il faut lire à la vitesse de l’escargot au galop !), c’est très dense et c’est bigrement passionnant !

A suivre…

David Davies, Art as Performance, Blackwell publishing, 2004.
David Davies, Art as Performance, Blackwell publishing, 2004.