Il y a déjà quelques temps, j’avais salué le travail méticuleux de quelques universitaires qui osent braver l’omerta instaurée par une partie des mandarins (que j’espère minoritaire) concernant le plagiat. Si ce sujet vous intéresse, allez jeter un oeil au travail mené depuis quelques années par Jean-Noel Darde, recherches qu’il publie sur son site « Archéologie du Copier Coller ».

Si les investigations sur le plagiat sont si importantes, c’est que cette pratique a pour conséquence à moyen ou long terme de détruire la recherche. Cela est d’autant plus perceptible dans les sciences humaines où les résultats sont souvent peu commentés et publiés dans des revues  trop souvent confidentielles, très liées à une équipe de recherche (au risque de l’autoévaluation). Sans garde-fou institutionnel (et donc sans sanction face aux contrefacteurs), le plagiat peut donc se faire en toute impunité. Les articles plagiés prennent naturellement place dans le cv du chercheur indélicat, pouvant mener ce dernier à être recruté à l’Université (d’ailleurs, les membre du CNU et les comités de spécialistes devraient se méfier des individus aux publications pléthoriques lorsqu’on sait que pour écrire un article « sérieux », il faut plusieurs mois de travail !). On imagine alors aisément ce que ces personnes feront comme dégâts ! (Participant depuis plusieurs années au comité de sélection des textes pour la revue Marges, il nous est arrivé à plusieurs reprises de débusquer des textes en partie plagiés (que nous avons évidemment refusé de publier). Certains des faussaires ont même obtenu un poste à l’université !)