vue de l’exposition Christopher Wool, MAMVP, Paris, été 2012.

Ce n’est pas tellement de l’exposition dont j’aimerai parler, en partie parce que n’étant pas un spécialiste de l’oeuvre de Christopher Wool je ne suis pas vraiment compétant pour en distinguer la qualité. Ce dont je voudrais parler est une des raisons pour lesquelles je n’ai pas pu comprendre le travail de Wool, pourquoi cette expo m’a un peu énervée : la brochure de l’exposition.

Pourtant, le texte explicatif distrubé à l’entrée de l’exposition tient sur une page. Il est composé de paragraphes totalement désarticulés où la tâche du pauvre stagiaire-auteur a probablement été d’y caser les mots-concepts prétendument associé à Wool. Cette parodie de médiation laisse croire que les peintures de Wool se limitent à une référence directe à une série de mots clés (écrits en majuscule pour que les neuneus comprennent bien !), que sa peinture n’est rien d’autre que ça, rien de plus.  Et cela alors même qu’on aimerait être accompagné pour comprendre le processus de ces oeuvres, leurs intentions, voir leur inscription dans une histoire de la peinture. Raté !

C’est tout de même étrange qu’une institution aussi prestigieuse que le Musée d’art moderne (qui présente simultanément une très bonne exposition monographique consacrée à Crumb) traite avec autant de mépris l’oeuvre d’un artiste à qui elle consacre une vaste exposition. Même si critiquer la brochure paraît prendre le problème par le petit bout de la lorgnette, il faut garder à l’esprit que beaucoup de visiteurs passeront voir l’exposition Wool presque par accident. N’oublions pas que l’accès à l’exposition Wool est compris dans le prix du billet pour le musée : pour ces visiteurs,  le petit texte de la brochure sera la seule entrée dans l’oeuvre de l’artiste. D’ailleurs ils ne s’y trompent pas, pendant les quelques minutes passés dans l’esapce consacré à Wool, j’ai pu voir quelques rares personnes parcourir les lieux au pas de course, totalement désorientés face à ce qu’ils voyaient, pressés d’en sortir…

Un texte distribué à l’entrée d’une expo ne devrait jamais être un « texte à la con » rédigé sur un coin de table. Ne rien faire pour que la rencontre ait lieu entre le spectateur et l’oeuvre est toujours désespérant, quelque soit l’oeuvre.

+++

Christopher Woll, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, jusqu’au 19 août 2012.