On avait déjà pu apprécier les œuvres sonores de Céleste Boursier-Mougenot en 2008 chez Xippas où il présentait Here to Ear. Pour cette pièce, l’artiste avait disposé des guitares électriques dans l’espace de la galerie. Des moineaux laissés en liberté venaient y picorer, improvisant une Music for Pets – ou plus exactement une Music by Pets (for Humans) – du plus bel effet.

Céleste Boursier-Mougenot, Here to Ear, 2008. (Gal Xippas, Paris)

Jusqu’au 15 mai 2010, La Maison Rouge expose une nouvelle installation de Céleste Boursier-Mougenot. Transcom 1 est une nouvelle expérimentation sonore et visuelle.

Céleste Boursier Mougenot, Transcom1, 2010.

Le visiteur est invité à pénétrer dans une salle plongée dans la pénombre. Au centre de cette dernière, des ventilateurs maintiennent en apesanteur deux gros ballons blancs gonflés à l’hélium et sertis de caméras de surveillance. Les images filmées par les caméras sont restituées sur la surface des ballons, alors que les sons de cette captation finissent de poser le décors. De part et d’autre de la salle, des miroirs prolongent cette impression de « boucle », de création d’un monde clos, auto-référentiel et tautologique.

Les gros ballons blancs – personnages principaux particulièrement oppressants de Transcom 1 – rappellent les « gardiens » surgissant de la mer du Prisonnier, série culte de la fin des années 1960 . Il s’agit de sphères impersonnelles, de dispositifs disciplinaires infaillibles, psychose directement sortie des cauchemars du héros de la série (joué par Patrick McGoohan). Mais alors, dans le petit Village du woa, « Qui est le numéro 1? ».

Le Prisonnier va avoir bobo la tétête!