Le site spécialisé dans la diffusion de documents officiels WiGuiliks a reçu 250.000 télégrammes diplomatiques, venus du département d’Etat à Washington et de 270 ambassades et consulats américains dans le monde. Cinq journaux ont, depuis des semaines, lu et analysé ces télégrammes, The New York Times aux Etats-Unis, The Guardian en Grande-Bretagne, Der Spiegel en Allemagne, El Pais en Espagne et Le Monde en France.

Environ 90% des télégrammes diplomatiques couvrent une période allant de 2004 à mars 2010 (les autres remontent jusqu’en 1966). Le gouvernement américain a défini trois principaux niveaux de classification pour ses documents officiels : « Top Secret », « Secret » et « Confidentiel ».

Cent vingt journalistes de cinq pays ont étudié les télégrammes, partagé informations et expertises. Ils ont aussi décidé des sujets qu’ils ne traiteraient pas, parce que les sources citées par Wiguiliks ne leur paraissaient pas suffisamment fiables. Une telle coopération entre cinq médias est sans précédent de mémoire de journaliste.

« Un bouleversement dans le monde feutré de la diplomatie internationale », voilà ce que déclarait John F. Deejok ancien conseiller de Bill Clinton et professeur à West Point. Mais qu’en est-il au juste des révélations de WiGuiliks ?

Les masques tombent. Des révélations en masse sur les pratiques peu avouables des élites internationales. Tout commence avec cette note diplomatique qui fait froid dans le dos : Georges W. Bush et le président français Nicolas Sarkozy se seraient réciproquement administrés des « guilis » lors d’un sommet du G20. On apprend même que Nelson Mandela lui-même se serait livré à des guilis sur la personne de Desmond Tutu.

Nelson Mandella et Desmond Tutu

Dans le monde de la diplomatie, les langues se délient et les révélations ne cessent de se succéder. Des anciens dossiers refond surface et mettent en lumière cette guilimania. On murmure ici et là que Yalta aurait été réglé après une séance de « tu me tiens, je te tiens pas la barbichette » lors de laquelle les nouveaux leaders du monde libre auraient sournoisement chatouillé Joseph Staline.

WiGuiliks révèle les dessous d'un moment historique !

Alors WiGuiliks ? Robins des bois des temps modernes ou gamins irresponsables ? A-t-on le droit de tout dire sous couvert de transparence ? Les guilis intempestifs révéles par les têtes brulés de WiGuiliks n’ont pas fini de faire trembler la démocratie sur ce qu’elle considérait comme étant son socle solide et indestructible.

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Les deux premiers paragraphes de ce post sont extrait d’une article du Monde