
Je ne m’étendrais pas sur l’exposition qui se déroule actuellement au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, tant elle est plan-plan et n’offre aucun éclairage nouveau sur l’œuvre passionnante de Jan Dibbets. Mais dans la scénographie, pourtant réduite à sa plus simple expression, une chose a attitré mon attention : le sort réservé aux écrans.
Dans cette expo, le MAMVP présente les traditionnelles vidéos extraites de l’émission Land Art de la Galerie Gerry Schum (vidéos déjà présentées en 2004 lors de l’exposition « Art, Télévision et Video » alors que le musée était « délocalisé » au Couvent des Cordeliers). Mais depuis 2004, les écrans plats ont envahis notre quotidien et le tube cathodique a disparu des vitrines des Darty et autres Fnac. Alors comment présenter des vidéos sur écran sans trahir le contexte original de présentation de ces œuvres, et en ne faisant pas fuir les jeunes génération avec une technologie datant du « temps des cavernes » ?
Contre toute attente, la scénographie du MAMVP offre une alternative « rigolote » (je sais que « rigolote » n’est pas un critère esthétique, mais je milite pour qu’il le devienne) : présenter les vidéos sur des écrans cathodiques légèrement bombés (pour le coté vintage 1970′) incrustés dans le mur du white cube (pour faire « écran plat »).
J’admets que cette solution n’est pas la pire. On a récemment vu des œuvres vidéo montrées en projection, ce qui donne un résultat assez catastrophique, surtout lorsque ces vidéos datent des années 80-90 (les « rouges » coulent encore plus, les contrastes sont dégueulasses…). Il est vrai que la MAMVP avait déjà montré les vidéos d’Olivier Bardin de cette manière lors de la fameuse expo « Art, Télévision et Vidéo ». Il avait même poussé le vice jusqu’à intituler cette section de l’exposition « vidéo » (alors qu’il s’agissait de projections!)… mais en 2004, on en était encore au début du Home Cinema !

Bonjour,
J’ai particulièrement apprécié cette rétrospective de Jan Dibbets à Paris et je ne vous comprends pas très bien. Permettez-moi même de vous dire que vous vous trompez et ce, à au moins deux titres :
Primo, il s’agit de films 16mm et non de vidéos et ces films ont été tournés par Jan Dibbets lui-même et non par Gerry Schum, bien qu’ils s’inscrivent tout à fait dans la perspective des travaux du vidéaste et de sa mythique Fernsehgalerie – galerie télévisuelle – initiée aux côtés de Ursula Wevers.
Secondo, vous devez confondre la Fernsehgalerie Gerry Schum avec la videogalerie Schum, deux projets finalement fort différents bien que basés, chacun, sur l’idée d’une transmission de l’art via le petit écran.
Je vous invite à lire, si le sujet vous intéresse, le compte-rendu de l’exposition « Art, Télévision et Video » publié en 2005 dans la revue d’art contemporain canadienne « Parachute », en ligne depuis quelques mois sur le site de l’Observatoire du Land Art.
Je trouve toujours très bien qu’on s’investisse dans la critique de l’art en train de se montrer, mais j’ai toujours du mal à accepter que la réalité soit déformée quand on sait le travail que représente le montage de telles expositions.
Bien à vous,
Jackie Chan
L’article étant ancien, voici le lien pour l’atteindre directement sans chercher:
http://www.facebook.com/notes.php?id=139057968930&start=10
cher Jackie,
Je ne pense pas confondre ce que vous relevez, mais votre commentaire me permet de revenir sur un point important (en plus de faire du flux sur mon blog).
Il me semble que vous ne différenciez pas critique d’art, critique d’exposition et billet sarcastique publié dans un blog.
Lorsqu’on fait de la critique d’art, la méthode est généralement monographique, le but étant (pour aller vite) de circonscrire et d’expliquer l’œuvre de l’artiste.
Quand on fait de la critique d’exposition on analyse le contexte de réception d’une œuvre (c’est ce que je fais en partie dans ce papier). Dans cette perspective, on pourrait même imaginer qu’on pourrait se passer totalement des œuvres (perspective pas plus absurde de celle qui consiste à parler d’une expo en parlant uniquement des œuvres et jamais du contexte offert par cette présentation particulière : ce que vous faites dans votre compte rendu d’exposition).
Lorsqu’on fait un billet ouvertement sarcastique pour un blog, le ton est plus libre, parfois dans le recherche coupable du « bon mot », voire d’une totale mauvaise fois (en fait Tatillonman n’existe pas, c’est une peu comme dieu ou le père Noel !).
De cette manière il devient facile de comprendre qu’on peut fait une exposition ratée avec des œuvres d’un artiste génial et qu’on peut faire une très bonne expo avec des œuvres ratées. Dans le cas de cette expo au MAMVP, je pense qu’on est dans la première configuration. Alors évidemment « c’est pas gentil » de dire qu’une expo est faiblarde, mais je ne pense pas que le rôle de la critique d’art soit d’être sympa, bien que la presse artistique française reste la plupart du temps très « polie », voire policée par des nécessités liées à leurs annonceurs… (exception faite de Particules… qui est un gratuit !).
Hummm… je vois dans quelle forme vous souhaitez évoluer. Pour ce qui est du fond, vous n’arrivez pas à me convaincre avec votre explication.
A part cette phrase de vous que j’aime bien (« on peut fait une exposition ratée avec des œuvres d’un artiste génial et qu’on peut faire une très bonne expo avec des œuvres ratées. »), le reste me semble encore bien incompréhensible.
Je pense fermement qu’on peut faire dans la critique, le sarcastique, voir le pamphlétaire, sans pour autant faire l’économie d’une juste présentation des faits auxquels on se réfère. Par exemple, cette déclaration de vous est totalement fausse : « le MAMVP présente les traditionnelles vidéos extraites de l’émission Land Art de la Galerie Gerry Schum (vidéos déjà présentées en 2004 lors de l’exposition « Art, Télévision et Video » »
Peut-être que cela ne vous gêne pas de déformer la réalité, mais au risque de vous paraitre un peu « tatillon », il me semble que c’est oublier que les travaux de Dibbets, comme ceux de Schum, sont justement des oeuvres qui nécessitent qu’on prenne en compte toutes ces petites nuances qui les constituent.
Alors, bien évidemment, pour délirer, on peut nier des faits ou les déformer (ce qui revient pour moi au même) et s’amuser à créer une histoire plaisante, « rigolote ». Mais à quoi bon tant il y a à dire sur des travaux aussi singuliers, aussi importants au regard de l’histoire de l’art et du monde que ceux de Dibbets et de Schum?
Je crois que Tatillonman à trouvé son bouffon vert! Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour placer un lien sur un petit compte rendu d’expo consultable sur facebook…
Hum… humm, je n’accepte cette appellation de « Bouffon Vert » qu’à la condition d’être Phil Urich, le quatrième du nom:
« S’il prend son pouvoir à la légère, et se montre parfois aussi maniaque que ses prédécesseurs, Phil Urich ne passe jamais du mauvais côté et aidera même des super-héros comme la Chose (…) »
(Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bouffon_Vert)
Pour le reste, je crois que c’est surtout le méchant Tatillonman qui tisse sa toile sur le dos des commentateurs 😉
Damned! je suis démasqué!
Bonjour Maxence,
Voici un lien qui ne manquera surement pas de t’intéresser 😉 http://www.etcmontreal.com/91.htm
Bien à toi
Jackie
merci pour le lien jackie, mais ton article n’est pas consultable en ligne ! donc revoient un lien dès que tu le publies sur obsart.
à bientôt
m.
Salut Maxence,
Par respect pour le support papier, j’ai attendu un certain temps avant de diffuser sur le web un texte publié chez ETC l’an dernier. Le voici donc:
bonne lecture!
Amitiés
Jackie chan