
Le soir du 27 décembre, alors que je glandouillais sur facebook le cœur serré par la disparition de Carrie Fischer, je vois ma page s’enflammer face à une nouvelle émission de téléréalité censée découvrir le « nouveau Picasso ». Comme j’aime assez tout ce qui est foireux, je décide d’y jeter un œil.
« Mes petits pinceaux vivants »
L’émission « A vos pinceaux ! » est l’adaptation d’une émission britannique de la BBC. Le principe est simple : une dizaine de candidats s’affrontent au cours d’épreuves de peinture et de dessin. Ils seront évalués par jury composé de deux personnes : le critique d’art Fabrice Bousteau (rédacteur en chef de Beaux-Art Magazine) et l’artiste totalement inconnu Bruno Vannacci qui tire apparemment sa légitimité d’être prof dans diverses prépa privées toutes aussi inconnues. La chanteuse Marianne James fait office de présentatrice. Premier problème : deux types qui jugent les candidats artistes et une grosse dame qui glousse mais qui ne participe pas aux délibérations. Est-ce à dire que la peinture c’est plutôt un truc de mec ? Que dans le monde de l’art, le rôle des femmes est d’être une bonne hôtesse de maison un peu exubérante ? Je n’ose croire que la télévision publique puisse véhiculer de tels clichés misogynes… Heureusement pour les grosses dames qui gloussent, on va rapidement se rendre compte que les deux mâles vont rivaliser de bêtise offrant finalement une adaptation involontaire et téléréalitesque de Bouvard et Pécuchet.
Le casting des impétrants artistes est la seule chose à peu près réussie de cette émission. Il reprend grosso-modo la sociologie des cours du soir de n’importe quelle école municipale d’arts plastiques : une instit retraitée qui a du mal à se laisser aller, une nana mignonne qui se la raconte à mort, un type sympa qui fait de la moto, la profession libérale rigolote qui s’emmerde un peu dans son boulot, la secrétaire qui aime quand les choses sont bien rangées, le lycéen candide (mais qui « promet »), le djeun (un peu vieux) qu’on reconnait à ses tatouages et ses piercings xxl, deux ou trois types taciturnes… Mais le truc sympa dans les cours du soir, c’est qu’à la fin, il y a toujours quelqu’un pour sortir une bouteille, un sauciflard ou un gâteau maison. Et d’ailleurs, on sent bien que ce petit monde est relativement perdu dans cette compétition ; on voit bien qu’ils attendent le moment « gueuleton » où le biker sympa et le djeun vont pouvoir dragouiller la nana qui se la raconte ou la profession libérale rigolotte (mais qui n’est pas si mal, si on y regarde bien). Moment qui, hélas, n’arrivera jamais parce que deux sinistres buses veillent au grain…

Le premier est bien connu du monde de l’art. Fabrice Bousteau est rédacteur en chef d’un des magazines d’art les plus vendus : Beaux Art magazine dont la « ligne éditoriale » consiste à faire des publi-reportages pour les expositions institutionnelles ou des artistes qui travaillent avec le milieu de la mode et du luxe (leurs principaux annonceurs, comme quoi le monde est bien fait !). D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais entendu quelqu’un louer l’intelligence, l’acuité à comprendre l’art ou la finesse de Bousteau, et ça doit être par peur de me décevoir qu’il continue sur sa lancée. C’est lui qui sera chargé de lancer des citations (dans le premier épisode on a déjà eu le droit à « je ne cherche pas, je trouve » de Picasso, on attend la suite…) et de sortir deux ou trois anecdotes sans intérêt sur l’histoire de l’art. On sent bien qu’avec ce personnage, la production a opté pour la version la plus crasse du mainstream, de la vulgarité parfaitement assumée.
L’autre compère est davantage une énigme. Totalement inconnu dans le monde de l’art (et on comprend aisément pourquoi en regardant son site internet…), Bruno Vannacci est présenté comme un « artiste et conférencier ». C’est donc lui qui va s’occuper de la partie technique de la chose. Inutile de dire qu’avec « A vos pinceaux » on assiste à un florilège de moments gênants pas tellement pour les candidats mais surtout pour les deux jurys.
« 3, 2, 1 Signez vos tableaux ! »
Lors d’une épreuve où les candidats doivent peindre un bateau « en entier » ( !), Vannacci s’approche du lycéen candide qui commence tout juste à poser sa peinture. Il lui lance un truc du style « il faut te lâcher un peu plus, mets de la matière » puis prend un couteau et saccage allègrement le travail du gamin à coup de peinture maronnasse. Face à une barbouille de la nana mignonne qui se la raconte — et qui est persuadée d’avoir « un style » (c’est-à-dire qu’elle a trouvé un truc de déco qu’elle refait partout) — il déclare l’air inspiré : « un tableau, ça ne s’explique pas, on le regarde et on le comprend ! ». A une autre candidate qu’il vient d’éliminer : « tu quittes cette aventure, mais tu vas commencer la tienne. Il y a une peintre en toi et elle va prendre le temps de se révéler, et il n’y a aucune raison que ça s’arrête » (mais bon, là, tu jartes ma cocotte, hein !).
Mais le passage le plus drôle reste lorsque débute l’épreuve qui consiste à faire le portrait du comédien Bruno Salomone. Service public oblige, le cahier des charges de l’émission doit comporte un volet « pédagogique ». Alors Vannacci se lance dans l’exécution d’un portrait en faisant la leçon. Evidemment, il récite son Guide marabout du portrait en 10 leçons et foire lamentablement le portrait de Salomone. Drame : n’importe quel portraitiste de la Place du Tertre aurait fait mieux !

Bousteau, c’est un autre style. On sent bien qu’il a un peu honte d’avoir accepté la thune pour l’émission, mais qu’il ne peut plus reculer car il a déjà tout claqué en chapeaux chez Agnès B. Alors Bousteau fait le cool avec le djeuns à casquette, puis se transforme en retraité avec la retraitée, en lycéen avec le lycéen, etc., une vraie bête de vernissage — sourires + clins d’œil complices — prêt à tout pour refiler ses cartes de visite. Et lui non plus n’est pas en reste dès lors qu’il s’agit de dire d’énormes conneries aux candidats. Par exemple, lorsque le biker sympa présente une toile composée de dégoulinures et d’animaux peints à forts empâtements, Bousteau déclare avec emphase : « c’est une toile qui pourrait être dans une galerie. Absolument. ». Comment penser autre chose qu’ici Bousteau est soit« absolument » crétin, soit « absolument » cynique ? Parce que concrètement, même dans les galeries à croûtes d’Honfleur, personne ne voudrait de cette toile.
On pourrait penser que l’intérêt de cette émission réside dans la pédagogie, d’ailleurs, Bousteau et Vannacci prodiguent des conseils (certes, foireux !) aux peintres du dimanche. Mais l’affaire se corse dans les courts intermèdes où nos Bouvard et Pécuchet se lancent dans des analyses de chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art. Vannacci parle « technique et composition » d’une manière très datée (genre Palettes, en moins bien) et Bousteau balance deux-trois banalités. Mais le pire est que pour parler d’art, ils commentent des photocopies posées sur des chevalets. Par exemple, ils « analysent » le Radeau de la Méduse à partir d’une reproduction qui doit faire 30 x 50 cm ! Idem pour le Port de Dunkerque de Nicolas de Staël, dont Bousteau parvient, sans rire, à vanter les transparences…

Pour les amateurs d’art, les artistes ou les critiques sérieux, « A vos pinceaux » est au mieux une sorte de « Dîner de cons », au pire une insulte à leur travail. La plupart des artistes et des critiques que je connais consacrent la plupart de leur temps à penser et à produire de l’art : ils envisagent cette activité comme ayant un sens politique et/ou métaphysique. Parler d’art avec autant de bêtise et de désinvolture et faire passer cette attitude pour la norme est un crime contre l’art et l’intelligence. Dans la foulée de la diffusion de l’émission, j’ai vu apparaître sur facebook des commentaires écœurés d’artistes, d’autres menaçant de quitter leur galerie si elle payait une page de pub dans le Beaux Arts magazine de Bousteau ! Et c’est vrai que cette émission est désespérante notamment parce qu’en plus du reste, elle confond art et loisirs créatifs. Ce que les candidats d’« A vos pinceaux » pratiquent relève des loisirs créatifs, et ils le font avec authenticité et sincérité, mais chercher ici le « nouveau Picasso » (expression qui n’a aucun sens, mais passons !) est hors sujet. Etre artiste, c’est autre chose que de produire des objets décoratifs qui ne « s’expliquent pas ». Ce n’est ni une question d’élitisme ni d’aristocratie culturelle, c’est une question d’engagement et de travail. S’il y a une leçon à retenir de cette émission, c’est qu’elle est une sorte de récit d’anticipation de ce que deviendrait l’art contemporain si on décidait de fermer les écoles d’art en France : un charmant petit cauchemar climatisé où des personnes fabriqueraient des objets picturaux sans pensée, juste des trucs à moitié jolis pour décorer des intérieurs médiocres de vie de centres commerciaux.
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Bonus: il y a quelques années, j’ai écris un post sur les artistes dans Desperate Housewives. Plus globalement, il y aurait quelque chose à faire sur l’images des artistes plasticiens à la télévision…
Je n’ai vu que les dix dernières minutes. Au secours !
Pour l’art il n’y a qu’une seule école, le plus souvent hors ou après les « Écoles » : se casser le nez contre le mur de la réalité, après avoir regardé comment les précédents ont tenté de réparer leurs nez cassés. Marcel Alocco.
c’est d’ailleurs dans cette période après l’école qu’on voit ceux qui ont vraiment quelque chose à dire et qui s’accrochent malgré les difficultés et les « nez cassés »
Bonsoir. Je suis choquée par cette décision. Pour une fois qu on a une émission de qualité ! Ça change des conneries habituelles. L’audimat, toujours l’audimat ‘ et encore l’audimat! Y en a ras le bol ! Il me tarde de voir la suite! J en ai assez de la télé pubelle’, de plus en plus. D’ailleurs je la regarde de moins en moins
je partage et suis écœuré par cette dévalorisation portée à l’art pictural…. il y aurait tant à faire pour mettre davantage en avant le véritable travail d’artistes qui n’ont aucun soutien médiatique ou/et de l’état par rapport à la vulgarisation de l’art soit disant « contemporain » produit par nombre de « décorateurs » ou « publicitaires » étrangers ! Une honte pour le service public.
Etant au UK, je ne peux pas voir l’émission mais j’imagine que je ne rate pas grand chose finalement 😉
apparemment c’est l’adaptation d’une émission britannique. J’en ai vu des extraits et ce n’est pas terrible non plus!
Si le début de votre article était bien argumenté et pertinent, la fin tourne en réaction.
On a l’impression que vous refaites une vieille distinction entre profane et sacré, l’artiste et l’abruti, l’élite et le peuple. Peuple qui est insulté dès qu’il essaie de s’élever sans passer par les belles écoles pour le consacrer… Le problème de cette émission n’est pas les participants, qui ont peut-être des engagements dans ce qu’ils font, mais bien la construction de l’émission dans laquelle les présentateurs joue un énorme rôle.
« ce que deviendrait l’art contemporain si on décidait de fermer les écoles d’art en France » ce n’est pas ce que vous décrivez. Mais probablement que la légitimité de certains serait remise en question…
Une critique s’appuyant sur les travaux de Guy Debord aurait été plus forte; société du spectacle etc. De même qu’une critique marxiste.
-> Des gens aux capacités inégales qui s’affrontent dans une mise en scène épique d’où sera désigné par un idiot le plus performant.
Je fais la distinction entre loisir créatif et art ce qui n’a rien à voir entre art profane et art sacré. Quand aux candidats, je salue leur sincérité dans mon article, ce que je critique surtout c’est le montage de l’émission et son idéologie sous jacente.La critique de je propose parle d’instrumentalisation (davantage baudrillardienne que debordienne), mais l’angle de ce post était volontairement humoristique…
Fabrice Bousteau, Ministre de la Culture !
Fabrice Bousteau, directeur de Beaux-Arts Mag, l’homme au couvre-chef déstructuré, que vous voyez sur l’image du lien ci-dessous, a été incontestablement la vedette de l’émission de France 2, hier soir, à l’heure de grande écoute , intitulée « à vos pinceaux ! » où l’on voyait une dizaine de peintres amateurs (sélectionnés parmi 2000 candidats) concourir pour devenir le « Picasso du 21e siècle » selon la formule de Mr Bousteau, écoutable sur le lien joint. (Pointons le joli fiasco d’audience pour ce premier volet de la dite « émission populaire »…les « regardeurs qui font l’œuvre » n’ont pas tenu 5 minutes au spectacle de ce « top-chef » ou Starac de la peinture…mais qu’importe, mon propos n’est pas là)…
Non, ce qui me paraît notable, c’est de constater que, quelques jours après le bouquet de tulipes de Jeff Koons, voici cet autre produit culturel dont nos amis américains nous font généreusement cadeau…Et de constater qu’ainsi, la trumpisation néo-pop de la culture et de l’art français est en marche.
Alors oui, je pense que , pour parachever cette ouverture vers les bidochons des classes moyennes et laborieuses d’un « art dit contemporain » réservé à l’élite pensante et dirigeante, et pour aller au bout de cette vertueuse synthèse, il faut que Mr Bousteau soit nommé Ministre de la Culture (J’envisage d’ailleurs de lancer une pétition pour cela).
Oui, il le faudrait, car il est le seul parmi les plus importantes figures du duchampisme anti-facho bien-pensant, du business-art contemporain parisien et du star – système médiato-bureaucratico-financier hexagonal, à s’intéresser à la « peinture-peinture » et à ce qu’elle sous-tend de bon sens populaire et de ringardise pour la classe supérieure à laquelle il appartient…Il est le seul , parmi ceux qui l’ont conchiée depuis 40 ans, à pouvoir exprimer publiquement envers la peinture , autant d’élégante condescendance, de perverse commisération, de cynique tendresse, de cruauté amusée. ..Et il était bien le consensuel qu’il fallait pour cette délicate besogne télévisuelle d’ « A vos pinceaux »
J’apprends qu’une émission parallèle à « A vos pinceaux » est à l’étude pour France 2. Cela s’appellera « A vos concepts ! » car elle concernera non pas des artistes du pinceau pour la révélation du « nouveau Pablo Picasso du 21e siècle », mais des plasticiens de l’idée, conceptualo-installo-posturaux pour la révélation du « nouveau Marcel Duchamp du 21e siècle »…Succès d’audience assuré !
NB : On aimerait cependant connaître le montant du chèque pour lequel Mr Bousteau a condescendu à quitter la jet-set artistique branchée pour se compromettre dans cette émission populo. Beaux Arts Magazine aurait donc tant de difficultés financières ?
http://www.programme-tv.net/videos/bandes-annonces/76280-a-vos-pinceaux-27-decembre/
Mme Esterolle, merci de ne pas polluer mon blog avec vos lettres ouvertes idiotes et hors de propos (le principe d’un commentaire sur un blog est de discuter de l’article en question et non de faire un monologue sans lien avec le texte initial) comme à votre habitude.
Apparemment nous sommes nombreux à avoir réagit à la nouvelle popote de cette télé caca ! En tant qu’artiste cette émission m’a terriblement énervé !
Tout à fait d’accord avec vous sur cette émission consternante dont j’ai pu voir seulement la fin. Faire découvrir aux téléspectateurs l’amour de ces gens pour leurs loisirs créatifs était pourtant plutôt positif. L’autre émission sur l’art intitulée « Stupéfiant », dont je n’ai assisté qu’à un épisode, est aussi indigeste que celle-ci, mais navigue sur les eaux troubles du commercial et du sensationnel façon people.
Oui, c’est un jeu télévisé et sponsorisé. L’art, la création, la peinture n’y sont qu’un prétexte à consommer de l’antenne, de l’argent en numéros surtaxés. Il y a un public pour ça, pour les croûtes et les revues consensuelles. Un public qui va au musée pour faire des photos et les publier sur les réseaux sociaux comme des trophées politiques majeurs : « prendre » les œuvres à défaut de pouvoir les comprendre. Je me demande s’il n’y aurait pas là un joli sujet d’étude sur le sens de ces photos !
tout à fait d’accord Cotreau et c’est exactement ce que font les deux compères d’A vos pinceaux: lorsqu’ils parlent des peintures comme le Radeau de la Méduse ou le Port de Dunkerque, en réalité ils ne parlent pas de peinture mais parlent d’images.
Assez d’accord avec le contenu de votre article, il faut tout de même garder en tête que cette émission se définit comme un concours de « peintres amateurs », ce qui je pense est une formule plus télégénique que loisirs créatifs 🙂
Effectivement, j’y retrouve cette ambiance cours du soir / école d’arts, et j’ai eu le sentiment que la plupart des participants étaient là en toute humilité et pour se lancer à leur échelle dans ce domaine.
(Et on voit de belles croutes en galeries aussi ! ^^)
Oui Noisette, j’ai aussi pratiqué les cours du soir quand j’étais lycéen et j’aimais bien cette ambiance bon enfant. Habitant ne Normandie, il n’arrive d’aller me balader à Honfleur de temps à autres, et quand par perversion je croise une vitrine de galerie d’art de cette ville, je rentre chez moi avec une conjonctivite 🙂
Honfleur est un ramassis de « galeries sans art » à mon avis.
Mais je tiens quand même à signaler l’excellente galerie Bourdette-Gorzkowski, LA galerie à voir à Honfleur (de l’autre côté du port). Tous leurs choix sont pertinents et cohérents, de très belle facture. Un OVNI dans cette ville désertée par l’Art…
Je suis surprise de ne pas voir les commentaires que j’ai laissés il y a quelques jours… J’imagine qu’ils n’ont pas été validés… Mais pour quelle raison, je l’ignore…
Pascale, désole, j’ai pris un peu de retard dans la gestion des commentaires (je n’étais pas habitué à un tel succès pour un blog sur l’art contemporain)!
Pas de problème Maxence. Merci d’avoir pris le temps de me répondre.
Oui, c’est vrai. Mais dans ce cas, faut-il annoncer chercher le nouveau Picasso ??? C’est toute la prétention autour de l’émission qui est insupportable !
b e u r kkkkkk
Aussi, parfaitement d’accord
( Un détail : pas de femme dans le jury, sans doute parce que d’autres que moi, contactée par La chef de casting en avril, ont refusé.)
Chère Gorouben , ça m’intéresserait beaucoup de savoir ce que vous ont raconté les gens de cette émission pour essayer de vous convaincre d’y être jury.
Le portrait donné par cette émission télé sur notre époque est très ressemblant. malheureusement ! Aucune place pour les métiers, vive le futile et la consommation… Tout est dit ! Mais que fait Beaux Art Magazine sur cette galère ; c’est ça l’art contemporain ? Sans doute ! Calméjane Yves (peintre et enseignant du dessin)
Merci pour cet article qui analyse parfaitement la vacuité et les dangers de ce genre d’émission de « Télé réalité » concernant la peinture !
Comment peut on faire croire à la réalisation d’un ta bleau en 3 heures dans le tumulte et la confusion?
La « créativité « dont on nous rebat les oreilles consiste donc à étaler des couleurs n’importe comment sur une toile en attendant une aide divine(ou pas)?
Accepterait on qu’un violoniste se présente à un concours sans avoir jamais touché un archet ni étudié le solfège? Mauvais message envoyé à ceux qui s intéressent à cet art, car sans travail, pas de résultats!
Il est vrai que le mauvais exemple vient du marché de l’art corrompu par la politique et la cupidité : la promotion de la laideur et du n’importe quoi doivent être dénoncés et pas véhiculés par des émissions télévisées débiles. Continuez de réagir, c’est important!
Michèle Choppe
merci pour votre commentaire Michèle.
Merci ! Merci de nous défendre. On rame tant… faire passer l’apprentissage de l’art au même titre qu’une simple recette de cuisine est déprimant et révoltant. J’adhère intégralement à tous vos propos, pour avoir ressenti exactement ces humiliations de plein fouet. Merci
J’ai suivi avec intérêt cette émission car pour une fois ce sont les arts plastiques qui sont mis à l’honneur et pas seulement la danse et la chanson…. J’ai trouvé que les artistes amateurs auraient dû recevoir davantage de conseils.Cette émission m’intéressait car l’artiste Charlotte BARRAULT a exposé pendant 3 ans au Grand salon International d’Arts plastiques des jeunes artistes de 15 à 30 ans « ARBUSTES », dont je suis l’initiatrice et la Présidente. Elle a obtenu le Grand prix Arbustes ce qui lui a permis d’exposer au Salon d’Automne de Paris.C’est une artiste talentueuse.
A reblogué ceci sur Made in Banlieueet a ajouté:
Bien vu.
merci Made in Banlieue!
Analyse brillantissime qui me donne envie de regarder ce magnifique nanar télévisé, qui semble une nouvelle fois nous prendre pour des imbéciles. Je m’en régale d’avance avec un soupçon de masochisme pervers apte à aiguiser, par ricochet, mon esprit critique maladif. Merci pour la découverte.
merci de votre commentaire Frédérique
Je comprends toutes ces critiques négatives, notamment par les véritable artistes (sur facebook ou autres), moi j’ai vu l’épisode en entier, mais quand même les deux membres du jury on bien détecté un vrai artiste dedans ( le plus jeune de 17 ans) , la différence est flagrante , lui ne fait pas du loisir créatif mais bien de l’art, et c’est bien dommage de le noyer dedans parce qu’il se présente là ce jour là parmi des amateurs.
Que les vrai artistes cesse de jugé , qu’ils ouvrent l’œil, c’est pas parce que cet épisode est nul au premier abord, avec beaucoup de choses négatives à dire, qu’il n’y a pas un détail intéressant. Ce jeune à une sensibilité qui demande à naitre, mais jugé parce que « les grands » ne s’arrête qu’à une façade en l’occurrence cette épisode bidon. C’est un paradoxe.
étant prof en école d’art, je vois très bien ce que pourrait donner le lycéen du casting s’il tombait dans une bonne école. Je pense aussi que le montage était fait de telle sorte à ridiculiser les candidats et c’est aussi ça qui m’a agacé.
Bonjour, j’ai lu avec intérêt votre article sur la nouvelle émission de france 2 et je vous trouve dur avec cette émission
Vous ne voyez que les imperfections et mettez l’art dans une bulle où seuls les élus peuvent y séjourner….
De mon côté, j’ai aimé le concept de cette émission qui pour une fois s’intéresse à la création. Les trois épreuves étaient intéressantes ( une marine, un portrait et un sujet libre) offrant ainsi un large panorama des techniques artistiques
le premier problème que vous soulevez entre l’égalité des rôles était sans ambiguités pour ma part,
Ethiquement, on ne peut pas être jury et animatrice en même temps donc vous voyez un problème là où il n’y a pas » Premier problème : deux types qui jugent les candidats artistes et une grosse dame qui glousse mais qui ne participe pas aux délibérations. Est-ce à dire que la peinture c’est plutôt un truc de mec…. »Vos autres arguments sont du même acabit vous prenez des détails pour porter des jugements négatifs sur les gens. Vous critiquez le support , les photocopies ne convenant pas à une démonstration pédagogique
Mais franchement il est rare d’avoir les vrais tableaux devant soi !!
et svp arretez de critiquer Bousteau,dont j’apprécie le travail de rédacteur en chef, c’est un honnête homme qui prend des risques en faisant cette émission car il est bien plus facile de se cacher dans un édito que de partager sa passion pour l’art.
Je ne vois pas bien quel risque prend Bousteau en faisant cette émission, ce type est indéboulonnable à Beaux Art magazine malgré sa bêtise et la manière dont il se comporte avec les gens (mais il est assez doué pour aller lécher les pompes des puissants et des annonceurs). Vous parlez d’éthique, mais l’éthique aurait voulu qu’ils trouvent au moins une femme pour participer au jury: il y a bien une critique d’art ou une prof d’art plastique qui aurait accepté! Et l’absence de femme dans le casting du jury n’est pas anecdotique à l’heure où nous ne sommes pas encore arrivé à l’égalité salariale homme/femme, où la plupart des grandes expositions sont consacrés à des artistes hommes, idem pour les expositions collectives alors même que la majorité des étudiants dans les écoles d’art sont des étudiantes… bref c’est sur ce point que je vois un gros problème d’éthique et le fait que Bousteau ait accepté de participer à cette emission dans ces condition ajoute encore au mépris que j’ai pour le personnage.
Pas vu l’émission mais MAXENCE en fait un portrait sans doute très proche de la réalité…comme si on y était. Trop vrai pour que cela ne le soit pas à condition de connaître un peu le sujet et les acteurs de l’art (un peu trop acteurs et pas assez de l’art apparemment…).
Merci car je me doutais de cette tristesse marketée tv schowreality.
Manque plus qu’à faire peindre la toile par l’âne Aliboron…
A cause de vous, je me suis souvenu de l’existence de Nicole Esterolle puis je suis allé sur les sites de Bruno Vannacci et Stéphanie Huguenot. Je ne vous dis pas merci, Maxence !
Le vice m’habite, Laurent 😉
bonjour .
A quelques détails près je suis entièrement d’accord avec l’auteur de l’article . ( Maxence ? )Les candidats semblent avoir été recrutés bizarrement mais c’est le moins grave . Tous les Jurys sont contestables , mais celui-ci est catastrophique . Deux , c’est une blague !
Et pourquoi en effet avoir écarté Marianne James , Malgré le peu de dispositions qu’elle montre pour la peinture ?
Et puis surtout le niveau culturel et intellectuel des Jurés ….
De plus les dés sont pipés au départ , d’une part par le choix des sujets, mais aussi par le délai imparti qui est complètement arbitraire .
aucune oeuvre d’art ne comporte la durée de la réalisation .Juste compte une obligation de résultat . Et les influences exercées par les Jurés sur les candidats sont quasi-insupportables
Mais je regarderai la deuxième émission , rien que pour savoir ce qu’il ne faut pas faire …..
tout à fait d’accord sur le temps de « fabrication » des « oeuvres », on a vraiment l’impression que le modèle est l’épreuve d’option arts plastiques du bac (enfin, ça doit être à peu près ça)!
Il n’y a pas d’épreuve pratique en arts plastiques au bac : ce sont des épreuves orales, à partir d’un dossier de travaux faits par le candidat durant l’année. Ce n’est donc même pas ça !
C’est vrai maintenant je m’en souviens (c’est loin pour moi!). Ou alors, une épreuve du capes réduite (dans mon souvenir, c’était une journée mais comme je ne l’ai jamais passé je ne sais plus!)
Wanted , avis de recherche : Trois terroristes du groupuscule « à vos pinceaux » projettent de prendre pour cible l’image du Grand Palais à Paris. Quel est donc leur dessein sur la culture? Divers camps d’entraînements ont été découvert en France. Quelques amateurs enrôlés sont formés de manière intensive à des maniements atroces. Les images sont insoutenables. La Police ne fait rien, à vos plumes SVP !
LETTRE OUVERTE (ou lettre type) :
Je soussigné le grand gagnant de l’émission de France 2 « à vos pinceaux » refuse de voir mes premiers pas de peintre exposés au Grand Palais. J’aspire à rejoindre la communauté des plasticiennes et des plasticiens qui dans l’ombre offrent leurs vies toutes entières au service de l’art, sans jamais se prendre pour Picasso et avec cet espoir d’apporter du sens dans une époque troublée où l’argent et la facilité règnent en maître. Je désire avant tout autre chose m’inscrire à La Maison Des Artistes car je ne peux me soustraire au privilège de m’acquitter de mon salaire différé et de ma participation à la solidarité. J’aimerais (par exemple) me voir offert un séjour en résidence dans l’atelier de l’un de ces professionnels, car sans aucun doute sont-ils prêt à m’accueillir.
Petits pinceaux, à présent signez : …
– – – –
C’est un projet, dommage, mais qui sais ?
🙂
« Le conseil de pro » de Bruno Vannaci au ptit jeune « Comment représenter la 3D en peinture ? » (pour le bateau)
« Avec des empâtements au couteau ! »
Ha Ha Ha !
Vous exprimez exactement ce que j’ai ressenti en regardant le premier volet de cette émission.
le veritable probleme ce n est pas les presentateurs, mais le faible niveau des participants. L art est un travail qui se travaille, mettre le nom d ‘artiste a tout un chacun c est comme mettre photographe tous les instagrammers
Je partage l’avis que le niveau des candidats n’est simplement pas suffisant pour ce genre de défi: avec des limites horaires strictes, le stress des caméras et la multitude des thèmes abordé, il faudrait impérativement des artists confirmés qui maitrisent l’aspect technique pour avoir des résultats intéressants.
Avec des candidats débutants, c’est l’échec assuré: leurs lacunes sur les fondamentaux éclatent au plein jours et soit ils essayent de limiter la casse car ils réalisent qu’ils n’ont simplement pas les outils pour faire face à ce qu’on leur demande ou leurs illusions de grandeurs s’écrasent un peu pathétiquement.
Je ne pense pas finalement que le problème est le niveau des candidats mais celui du jury. ça aurait pu être intéressant de voir qu’une pratique artistique c’est du travail, qu’un « talent sans travail n’est rien qu’une mauvaise manie » (comme disait Brassens!), et je pense qu’un émission où on voit les gens progresser est aussi intéressante et motivant que juste quelque chose autour de la virtuosité technique. Mais c’est vrai que le problème c’est qu’on fait comme si ils maîtrisaient ce que vous appelez les « fondamentaux » (du dessin académique ou de la peinture, ce qui ne résume pas les savoir-faires artistiques actuels évidemment!) alors que ce n’est visiblement pas le cas.
Je crois le Jury plus responsable encore que les candidats , qui subissent comme ils peuvent .
La Tour Eiffel c’est en effet très tentant mais la source de tous les échecs .Les Artistes Français ont traité le sujet une année et bien peu ont réussi leur tableau .
Le mouvement , autre casse-gueule …..
Enfin Rungis où , malgré toutes ces fleurs , ces légumes , ces tonnes de poissons, le candidat classé premier a simplement sorti de sa mémoire le torse nu d’une femme avec des seins superbes qui n »‘avaient rien de commun avec Rungis . Simplement Hors-sujet .
Et bien les jurés , ça ne les gênent pas . Il est vrai que celui qui dessine cela a des réserves sous le pied .
A bientôt pour la troisième émission : un nu au programme !……Amusez-vous bien mes petites courgettes (Marianne Jammes )
ton article c’est de l’art merci de ses mots ça fait du bien de lire ça …. l’art est au dessus de tout c’est ce qui reste apres nous c’est la liberté a l’etat pur et l’artiste est un passeur …..car l’art réveille par le regard que l’on pose sur lui sa part de créativité
merci jud!
Article très juste. J’atténuerais un peu la conclusion cependant personnellement, dont la vision me semble moins globale. Moins de prise de hauteur que le reste de l’article.
Ce que je trouve désespérant dans ce type d’émission, c’est de la catégoriser dans la rubrique « ART ». L’art vient du « ventre ». C’est une expression. C’est souvent une prise de risque. Or, là, on ne fait que contraindre les artistes en herbes : « vous avez trois heures », « vous devez faire ci ou ça », « à ta place j’ajouterais tel ou tel effet »… Ils ne s’expriment pas ; ils veulent plaire au jury ! On confond tout : l’art et les « cours » de dessin/peinture, ou plutôt les ateliers créatifs du mercredi après-midi.
On ne trouve pas un Picasso, un Modigliani, un Giacometti, dans une boîte de Corn Flakes ou dans quelques heures d’émission gentillette. Il faut une vie (parfois courte c’est vrai) pour faire émerger un artiste. Et il faut du sens. Une assez bonne maîtrise des pinceaux ou des crayons n’a jamais fait un artiste. Ou pas que. Sinon, la place du Tertre serait pleine d’artistes !
Je n’ai rien contre ces 10 (puis 8 puis 6 puis…) personnes, qui somme toute ne se débrouillent pas si mal, techniquement parlant. Mais on les trompe sur l’objectif. De plus, on les appâte avec une expo au Grand Palais pour le gagnant. Cela me semble démesuré et presque cynique.
J’ai bien rigolé en lisant cette article, merci ! Je n’ai plus la télévision depuis presque dix ans maintenant et je ne la regrette absolument pas !
Vous avez bien raison . Mais il n’est peut-etre pas trop tard pour vous encquérir d’un poste où prolonger vos rigolades :
Demain Mardi , apres le bateau , le zoo , le portrait , la TourEiffel et Rungis, ça va être un nu et le Tour de France …
J’ai hâte : ça va être au poil !….
Quel scandale de déprogrammer une émission prévue « tout çà pour une question d’audience » aucun respect pour les téléspectateurs qui pourtant payent une redevance.messieurs les décideurs honte à vous.
vous êtes dans les hautes sphères, comment pouvez vous éduquer à la compréhension de la pratique artistique une population qui ne sait pas ?qui n’est pas dans une école d’art, pas même dans un cours privé…. ???qui a « oublié » le « dessin à l’école » qui ne fréquente pas les galeries d’art contemporain, et parfois pas même les musées……
je suis tout à fait désolée que l’émission saute pour audience faible.(irrespect des participants à l’émission, irrespect du public en n’attendant même pas la fin de la compétition.).. j’attendais réellement la suite, non pas pour découvrir un quelconque gagnant futur célébrissime peintre, ou un artiste novateur, malgré le titre accrocheur, comme pour certaines émissions culinaires……!!,En réalité ce n’est absolument pas le fond du sujet ,,malgré les promesses d’expo…etc…On montre ici que la pratique de l’art est un cheminement quelque soit l’âge à partir duquel on s’exprime, et ensuite un corps à corps avec la matière, une expression de l’âme, voir parfois du cerveau,(intellectualisation de l’art…) et une découverte de soi…, qu’il ne suffit pas d’être un bon technicien, qu’il ne suffit pas non plus de faire beau. Pas encore heureusement la démonstration d’un art marchand, tendance;.. etc…
je n’ai guère de respect pour ceux qui se moquent;…et qui pour la plupart on démarré « petits »…j’ai souvent accompagné des « ignares »‘
à des expositions de peinture, et sur plusieurs années j’ai noté le développement de l’intérêt, puis de l’ouverture, c’est ça la culture.!
je n’oublie pas cette dame âgée qui me titillait à chaque visite sur les expressions abstraites « c’st de la peinture ça?! » et son air caustique… elle attendait que je joue le jeu de l’explication, et au bout de quelsques années (si elle s’accrochait, c’est qu’ il y avait des raisons …).. elle a commencé à dire « ah ,c’est intéressant »
.C’est une émission « populaire », de vulgarisation, qui pour se faire, doit bien offrir quelques promesses accrocheuses… et qui pouvait aussi évoluer vers plus de qualité, comme n’importe quel concours sur n’importe quel sujet…
. …
Affligeante votre chronique !!! Tout le monde n’est pas dans les hautes sphères de l’art et avec vos critiques assassines, douteuses et irrespectueuses (d’où vous vous permettez de commenter le physique de Marianne James??) vous avez contribué à la déprogrammation de cette émission qui parlait d’art en prime Time à des gens qui ne s’y intéressaient pas ou peu. Il est toujours bon de parler d’art, même si on ne le fait pas d’une façon aussi pédante que vous. Il y a que mépris dans vos propos, vous ne cherchez qu’à salir au lieu d’être constructif.
Je suis artiste moi aussi et j’ai bien apprécié l’émission. Bien sûr, rien n’est parfait mais l’initiative est intéressante. J’ai des amis qui ont été » accrochés » et intéressés …pour la premiêre fois, par ce théme. Par contre, je trouve irrespectueux de reprogrammer une émission parce qu’elle ne fait pas assez d’audimat. Tous ceux qui la regardaient ( quand même 1 million 500 mille télespectateurs ) se sont fait berner, en quelque sorte.
En regardant la 1ere photo de groupe des candidats on voit que 70% d’entre eux portent un couvre-chef.
La vrai question est donc: le couvre-chef fait-il l’artiste?
ça me parait évident Babe 😉
Bien sûr, le galurin est indispensable pour l’homme qui peint ainsi que l’oeil branché radar en direction du buffet…
Pour la femme : coiffure ébouriffée, robe tunique longue de lavandière de mon village et regard égaré.
Toute ressemblance avec des personnes existantes me procurera encore beaucoup d’amis artistes.
entièrement d’accord qu’une émission sur l’art nous change des gâteaux …mais pas besoin d’une « CASTAFIOR » en baskets pour abimer l’émission